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mardi 9 février 2010

Le "dernier carré" des juges.



L'humiliation d'un Waterloo programmé de l'autorité judiciaire vient d'être lavée. Dans une dernière charge héroïque et libératrice dont le Président Pauthe fut le Cambronne... Le fameux « mot » y fut dit en plus de 300 pages.

Pourtant tout semblait écrit, programmé, exigé même : ce ne devait pas être un jugement mais un service. Dans une république cadenassée, de plus en plus captée par une oligarchie, on espérait encore. Le peuple attendait. Une attente de quelque chose, une attente dense qui dépassait de loin le sort d'un frondeur, par ailleurs prince du sang, qui avait défié le souverain. Une attente politique donc. Les citoyens pressentaient que se jouait là un combat dont l'enjeu n'était rien moins que la sauvegarde des dernières redoutes des institutions républicaines : l'indépendance de la justice. Le principe de séparation des pouvoirs. Plus exactement « la balance des pouvoirs », ce pendule oscillant qui leur impose des limites mutuelles, fragile équilibre, seule garantie contre tout despotisme. Locke, Montesquieu, Sieyès, le Panthéon tout entier, tous attendaient... Le soulagement vint comme un coup de canon : ce fut la « relaxe ». voici la justice réhabilitée, indépendante, courageuse. Tout le monde fraternisa . Après trop d'humiliations subies, les juges, traités comme des domestiques, méprisés avec ostentation par l'exécutif, menacés dans leur indépendance se sentirent vengés et deviennent des héros républicains dignes de Valmy !. Dans le vent de liberté retrouvée, ce ne fut que revers pour le pouvoir : libération des « clandestins de Corse » au grand dam de Besson, puis la relaxe des « contis » qui au milieu des larmes de soulagement , dirent leur confiance en la justice de France, discours pour le moins étrange de la part d'ouvriers plus enclins à considérer celle-ci comme un lieu de pouvoir de classe ! Dernièrement, le syndicat de la magistrature déclarait le projet de loi « LOOPSI 2 comme liberticide(sic)…

Voici donc que revient par la fenêtre le projet de suppression du juge d’instruction, du renforcement des pouvoirs du parquet. Voici donc que se dévoilent les attaques contre le principe démocratique de la séparation des pouvoirs, contre la constitution, traces vécues comme vétustes, poussiéreuses, pourtant plus que jamais nécessaires pour se protéger contre les risques d'un despotisme de plus en plus arrogant. Refaire 1789 ? oui! Mais sans la bourgeoisie cette fois…

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> rédacteur Agoravox